Les mainframes sont omniprésents, mais rarement accessibles. Pourtant, ils pilotent encore l’essentiel des systèmes informatiques des banques, assurances, grandes entreprises et organismes publics. Pour celles et ceux qui veulent se former au COBOL, contribuer à des projets legacy ou simplement comprendre les architectures z/OS, une question revient souvent : comment faire, sans avoir un mainframe à disposition ?
Bonne nouvelle : il existe des outils concrets pour s’initier, pratiquer et progresser dans cet univers sans y accéder directement. Voici nos méthodes éprouvées.
Le projet Hercules est un émulateur open source qui simule l’architecture IBM zSeries sur une machine personnelle (Linux ou Windows).
Il permet de recréer un environnement de test compatible avec les outils mainframe, sans dépendre d’un vrai z/OS.
git clone https://github.com/hercules-390/hyperion.git
cd hyperion
./configure
make
sudo make install
Attention : Hercules simule le matériel, mais pas les logiciels IBM propriétaires (comme DB2, CICS ou DFSORT).
C’est une base utile pour comprendre l’environnement, mais pas un duplicata de production.
Pour aller plus loin sur les limites et adaptations possibles, lisez Un code legacy trop coûteux à maintenir, quand faut-il dire stop ?
Même sans accès au hardware IBM, on peut pratiquer le COBOL sérieusement. Le compilateur open-source GnuCOBOL permet d’écrire, compiler et exécuter des programmes COBOL sur n’importe quel OS moderne.
IDENTIFICATION DIVISION.
PROGRAM-ID. HELLO-WORLD.
PROCEDURE DIVISION.
DISPLAY "Bonjour, monde COBOL".
STOP RUN.
Pas besoin de z/OS pour progresser : on peut structurer des fichiers, manipuler des tableaux, simuler des traitements batch, et s’entraîner à écrire des programmes modulaires, lisibles, testables.
Envie de structurer votre code de façon durable ? Consultez Les patterns COBOL durables, ceux qui résistent à l’épreuve du temps
Certains traitements comme le tri de fichiers, la manipulation de dates ou les transformations de formats sont très spécifiques à z/OS. Mais on peut s’en approcher sans y être.
Exemple d’équivalent DFSORT avec MFSORT (Micro Focus) :
SORT FIELDS=(1,7,BI,A)
OUTFIL OUTREC=(1,1,CHANGE=(2,
C'0',C'19',
C'1',C'20',
C'2',C'21'),
NOMATCH=(C'99') 2,6)
Cela permet d’expérimenter les logiques de tri, de condition, de filtrage sans dépendre d’un environnement propriétaire.
Pour aller plus loin : Optimiser les traitements batch COBOL : structure, compileur, bonnes pratiques
Alors comment travailler avec un mainframe sans avoir accès ? On peut pratiquer seul, en équipe ou l’une des solutions consiste notamment à travailler en peer programming grâce aux code dojos COBOL. Ce sont des exercices courts pour améliorer sa maîtrise du langage.
IDENTIFICATION DIVISION.
PROGRAM-ID. CALC-TVA.
DATA DIVISION.
WORKING-STORAGE SECTION.
01 HT PIC 9(5)V99 VALUE 100.00.
01 TVA PIC 9(3)V99 VALUE 0.20.
01 TTC PIC 9(5)V99.
PROCEDURE DIVISION.
COMPUTE TTC = HT + (HT * TVA)
DISPLAY "Montant TTC : " TTC
STOP RUN.
En répétant ces exercices, on progresse sur la rigueur de syntaxe, la gestion des formats, et la logique métier embarquée dans les traitements COBOL.
Bon à savoir : Chez Mon Expert Cobol, on forme des développeurs sur des environnements COBOL simulés, avec des données factices, une structure modulaire, et des outils compatibles.
Cela permet de tester des refontes, de pratiquer les appels services, ou encore de travailler sur des APIs REST exposant des services COBOL.
Découvrez ce qu’on a déjà fait pour de nombreux clients :
Travailler avec un mainframe sans y avoir accès est donc tout à fait possible !
Par ailleurs, l’absence d’un accès direct à un mainframe ne doit pas être un frein. On peut structurer un programme COBOL propre et maintenable, comprendre comment gérer les fichiers, manipuler la mémoire statique, et même simuler des pipelines DevOps pour des workflows COBOL. C’est un terrain d’expérimentation riche, même sans environnement complet.
Et surtout, on peut contribuer activement : la communauté open-source autour du mainframe est vivante, les outils sont là, et les ressources ne manquent pas. C’est une excellente porte d’entrée vers un monde que beaucoup croient fermé — à tort.
Vous débutez ? Commencez ici : Refactorer une application COBOL : méthodes, outils et bonnes pratiques en 2025
Nous accompagnons aujourd’hui des entreprises qui veulent remettre à plat leur base COBOL, la documenter proprement ou lui donner une nouvelle structure pour mieux préparer l’avenir.
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