Optimiser les traitements batch COBOL : structure, compileur, bonnes pratiques

Dans la vraie vie des systèmes d’information, les traitements batch COBOL tournent encore partout.
Ils gèrent des fichiers clients, des calculs complexes, des consolidations métier — souvent la nuit, toujours en silence. Mais quand les volumes explosent ou que les fenêtres de traitement se réduisent, les performances deviennent un sujet. Et là, il faut savoir où regarder.

Optimiser les traitements batch COBOL, ce n’est pas réécrire tout le code ou chercher la microseconde à chaque ligne.
C’est comprendre où se trouvent les leviers efficaces : structures de données, logiques d’accès, options de compilation, organisation du code.

L’efficacité de COBOL : un vieux moteur bien réglé

COBOL n’a jamais été “lent”. Il a été conçu pour tourner sur des machines bien moins puissantes que les mainframes actuels — et il en tire un avantage structurel :

  • Compilation directe en instructions machine

  • Structures à taille fixe, sans gestion dynamique inutile

  • Gestion efficace des fichiers séquentiels

Prenez cette structure de base :


01 EMPLOYEE-RECORD.
   05 EMPLOYEE-ID   PIC 9(5).
   05 EMPLOYEE-NAME PIC X(30).
   05 SALARY        PIC 9(7)V99.

Elle occupera toujours exactement 44 octets en mémoire. Résultat : accès prévisible, traitement rapide, pas de surprise.

Traiter plus vite, c’est souvent lire plus intelligemment

La majorité du temps d’un batch, c’est de la lecture et de l’écriture de fichiers.
COBOL brille justement dans les lectures séquentielles — à condition de bien les structurer. Exemples utiles :

  • Ne jamais ouvrir un fichier pour rien

  • Regrouper les traitements pour limiter les accès disques

  • Préférer un tri via DFSORT plutôt qu’un algo maison


// Exemple d’appel DFSORT
SORT FIELDS=(1,10,CH,A)

Un tri fait avec l’utilitaire système est souvent 10x plus rapide qu’une routine COBOL personnalisée.

Le compilateur fait (souvent) mieux que vous

Un programme COBOL bien écrit, compilé avec des options modernes, peut gagner en performances sans changer une ligne de code.

Exemple d’options de compilation (IBM) :


OPTIMIZE(2) ARCH(13) HGPR(PRESERVE)
  • OPTIMIZE(2) : active les optimisations classiques

  • ARCH(13) : cible un z15, ce qui débloque des instructions plus rapides

  • HGPR(PRESERVE) : autorise l’usage des registres hauts, utiles sur les processeurs récents

Ces réglages dépendent de votre environnement, mais le gain peut être significatif rien qu’en compilant mieux.

Quelques bonnes habitudes qui changent tout

Pas besoin de tout sur-optimiser. Mais certains réflexes sont payants :

Types de données bien choisis


01 MONTANT-TOTAL    PIC S9(7)V99 COMP-3.
01 COMPTEUR         PIC S9(9)    COMP.
01 NOM-CLIENT       PIC X(30).

Réutilisation des variables dans les boucles


PERFORM VARYING IDX FROM 1 BY 1 UNTIL IDX > 1000
    MOVE DONNEE(IDX) TO TEMP-DATA
    PERFORM TRAITER-LIGNE
END-PERFORM

Pourquoi on fait ça ? Car réutiliser TEMP-DATA évite de créer 1000 variables en mémoire.

Préférez EVALUATE à des IF imbriqués


EVALUATE TRUE
   WHEN MONTANT > 1000000
       PERFORM TRAITEMENT-GRAND-COMPTE
   WHEN MONTANT > 100000
       PERFORM TRAITEMENT-COMPTE-MOYEN
   WHEN OTHER
       PERFORM TRAITEMENT-PETIT-COMPTE
END-EVALUATE

Et maintenant, c’est lisible, clair, et plus facile à maintenir !

Tester, profiler, cibler

Le meilleur conseil : ne jamais optimiser à l’aveugle. Utilisez un profiler (ex : IBM Application Performance Analyzer pour z/OS) pour identifier les vraies zones lentes.

Exemple typique :

Le profiling montre qu’une routine de tri maison consomme 60% du temps du batch.

Remplacée par un appel à SORT, le batch passe de 2h à 25 min.

Environnement mainframe : tirer parti de l’architecture

Certains traitements batch COBOL tournent dans des environnements où VSAM, JCL, fichiers indexés, ou INSPECT sont bien plus efficaces que des structures “génériques”.

Exemple : fichier indexé avec VSAM


SELECT CLIENT-FILE ASSIGN TO CLIVSAM
   ORGANIZATION IS INDEXED
   ACCESS MODE IS DYNAMIC
   RECORD KEY IS CLIENT-ID.

C’est parfois ce genre d’optimisation structurelle qui fait vraiment la différence !

Ces chantiers de performance, on les mène régulièrement dans des systèmes mainframe critiques où les batchs doivent s’exécuter dans des fenêtres serrées.
On analyse, on profile, on cible les bons leviers (code, compileur, tri, accès disque), sans tout casser, ni tout réécrire

Découvrez des cas concrets sur lesquels on est intervenu :

Conclusion

Optimiser un traitement batch COBOL, ce n’est pas tout réécrire ni chercher des microgains ligne par ligne.
C’est une démarche globale : comprendre les flux, utiliser les bonnes structures, compiler intelligemment, et tester de façon ciblée.

Mieux encore : dans beaucoup de cas, des optimisations simples peuvent déjà diviser les temps de traitement par 2 ou 3.

Et si ça ne suffit pas, alors on regarde plus loin, mais toujours avec méthode.

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